Ça tourne, ça tourne, ça sert à rien!
Le rythme effréné du geste qui a l’infini se répète, manger prendre du pain, le porter à sa bouche, reposer sa main, prendre du pain…. sans fin.
Sans faim.
Les nourritures qui ne sont plus terrestres mais industrielles ne nourrissent plus, elles empoisonnent.
La nourriture industrielle pleine de couleurs, d’exhausteurs de goût, d’antivomifs, cette nourriture là il suffirait de changer une seuls lettre pour en révéler le sens : P.
Les porte-clefs pendouillent sous le grand plateau, sous la scène. Ils se balancent inutilement, bringuebalent, font illusion.
Au dessous c’est une profusion de reproduction des porte-clefs, placés au milieu d’un jeu de miroirs pour en rajouter encore. Ces reproductions en faïence avec des défauts, sans couleurs, démultipliés, témoignent de la société de consommation où l’on fabrique à pelle. Si c’est pas conforme on jette, on fabrique à nouveau, c’est sans fin.
C’est sans faim, et c’est pour ça que le plateau ne tourne pas, on aimerait, on voudrait, mais avec ce genre de nourriture…. ça ne tourne pas rond.
j’avais écrit une nouvelle il y a pas mal de temps qui traitait un peu du sujet: La triste et anonyme vie d’un poulet.